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Les conséquences d’une agression sexuelle… un mal envahissant

« Les conséquences changent avec le temps et sont différentes pour chaque victime d’agression sexuelle.»

Le fait d’avoir subi une agression sexuelle, récemment ou il y a plusieurs années, entraîne des réactions et des conséquences dont l’intensité varie d’une personne à l’autre. Ces diverses manifestations peuvent survenir sur une plus ou moins longue période de temps. Plusieurs sont identiques quel que soit l’âge de la victime et peuvent avoir des répercussions majeures sur leur avenir.

Une victime peut reprendre le cours normal de sa vie, se sentir bien pendant une longue période de temps et tout à coup, certains événements de la vie courante peuvent faire ressurgir des souvenirs reliés au traumatisme subi lors de l’agression et susciter la réapparition d’une ou de plusieurs conséquences. Cela peut même provoquer une période de désorganisation.

Les conséquences qui suivent sont NORMALES et peuvent affecter le quotidien des victimes. Certaines peuvent vivre…

  • des problèmes PHYSIQUES : maux de tête, fatigue, troubles du sommeil, cauchemars, infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), grossesse non désirée, blessures, douleurs, troubles digestifs, tremblements, hypertension, troubles respiratoires, baisse d’énergie, affaiblissement général du système immunitaire.
  • des problèmes PSYCHOLOGIQUES (syndrome post-traumatique) : tristesse, tendance à s’isoler, nervosité, anxiété, découragement, dépression, détresse, confusion des sentiments, idées suicidaires, diverses peurs (de l’agresseur, des représailles, de la réaction des proches, etc.), honte, culpabilité, instabilité émotionnelle, hypervigilance, troubles de comportement, automutilation, sentiment d’impuissance, colère, rage, faible estime de soi, sentiment de trahison, perte de mémoire, difficulté à se concentrer et à prendre des décisions, perte d’autonomie, surprotection de ses enfants, perte de jouissance de la vie, diminution du seuil de tolérance dans des situations perçues comme une menace à sa sécurité et à son intégrité physique.
  • des difficultés RELATIONNELLES avec : la famille, les ami-e-s, les collègues, le ou la conjoint-e, difficulté à faire confiance aux autres, sentiment de solitude, non-participation à la vie sociale et collective, peur du rejet.
  • des difficultés SEXUELLES : peur de l’intimité, baisse du désir ou hypersexualité,
    douleurs lors des relations sexuelles, dégoût pour la sexualité.
  • des troubles de L’ALIMENTATION : anorexie, boulimie.
  • des problèmes de DÉPENDANCE : alcool, drogue, jeu, médicaments.
  • des problèmes SPIRITUELS et EXISTENTIELS : bouleversement des valeurs, de la foi, perte des repères, sentiment de vide existentiel.
  • des problèmes ÉCONOMIQUES et SOCIAUX : perte de revenus, coût de la médication, difficultés au travail, déménagement.
  • de L’ANXIÉTÉ et de la FRUSTRATION causées par : les procédures médicales et judiciaires.
« Une agression à caractère sexuel n’empêche pas la personne de continuer à vivre et ne lui enlève rien de ses forces et de ses ressources même si souvent elle a l’impression que quelque chose s’est brisé en elle. Avec l’aide, le soutien et le respect des gens qui l’aiment et qui l’entourent, elle retrouvera son énergie et son bien-être. »
 

Par ailleurs, certaines conséquences sont plus spécifiques aux enfants et aux adolescent-e-s telles que :

  • retard de développement;
  • troubles d’attention, problèmes scolaires;
  • énurésie chronique (faire pipi au lit);
  • comportement sexuel inadéquat en fonction de l’âge ou du niveau de développement;
  • problèmes de comportement, fugue, délinquance, prostitution;
  • retrait du milieu familial, placement, perte du soutien parental;
  • etc.
Le fait d’en parler et de recevoir de l’aide le plus rapidement possible après l’événement troublant permet de diminuer l’intensité des conséquences et de briser l’isolement.