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Les cernes sous tes yeux, les plis sur ton visage,

Le poids de ton péché gisant dans mon berceau,

J’ai entrepris la route en portant ton fardeau

Ignorant que j’étais ton erreur en otage.

 

De la prison sacrée d’où tu courtisais Dieu,

Négociant le pardon en marchant ma vie

Sous ton air angélique armé d’hypocrisie,

Tu n’as pas entendu son silence furieux.

 

Quêtant l’admiration au prix de ma pudeur

Jusqu’à prostituer ton cœur pour être aimée,

Tu renies aujourd’hui mon enfance violée.

Mensonges ! Prétends-tu pour sauver ton honneur.

 

En rejetant sur moi ta culpabilité,

Fautive avant d’avoir compris tes manigances,

J’ai raté ton destin et prié l’indulgence,

J’étais déjà haïe bien avant d’être née.

 

Tu aimes nous dresser chacune contre l’autre,

Former de petits clans, propager la discorde,

Nous sommes les pantins suspendus à ta corde

Au-dessous du merdier dans lequel tu te vautres.

 

Maintenant, alors que tu moisis, sans maison,

Tu t’acharnes encore à me pourrir la vie,

Tu brandis ta souffrance avec sournoiserie,

La ruse dans tes yeux boursouflés de poison.

 

Sainte Mère, l’enfer sera ton seul cadeau

C’est tout ce que je veux, c’est tout ce qu’il te reste,

J’ai peine à oublier quand ton odeur m’empeste

Quand, devant mon miroir, je suis mal dans ta peau.

 

Manon Huot