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Subir une agression sexuelle

Sentiments et émotions vécus au moment de l’agression sexuelle et après

Une agression sexuelle peut être une des expériences des plus bouleversantes d’une vie. Néanmoins, la victime de violence sexuelle peut en guérir bien que cela puisse prendre beaucoup de temps. La guérison dépendra, entre autres, du genre de violence qu’elle a subi ainsi que du soutien dont elle bénéficie.

On ne peut parler de durée normale de la guérison ou de déroulement normal de la guérison. Cependant, on peut dire que la plupart des victimes passent par différentes étapes.

Dans le but de vous aider à comprendre les réactions à la suite d’une agression, il peut être important de savoir ce que des victimes ont rapporté.

Pendant le crime… la victime a pu ressentir différentes réactions et émotions :

  • peur de mourir;
  • paralysée par la peur;
  • crainte d’être tuée si elle se défend;
  • fortes réactions physiques;
  • sentiment de captivité et d’impuissance;
  • impression de vivre un cauchemar;
  • impression que l’agresseur lui en veut personnellement;
  • etc.

Immédiatement après… c’est la phase la plus intense, l’état de choc. La vie quotidienne est bouleversée. Les émotions peuvent être vives et variables d’une personne à l’autre.

 

Certaines victimes peuvent :
  • se sentir sales;
  • ressentir des peurs intenses, de l’anxiété;
  • se sentir désorientées, désorganisées, déstabilisées;
  • avoir l’impression que quelque chose s’est brisé ou s’est éteint en elles, l’impression de ne plus se reconnaître;
  • ressentir diverses émotions, parfois contradictoires ou changeantes, comme passer d’un état d’euphorie à un état dépressif, avoir des sautes d’humeur, etc.;
  • tenter de repousser, sans succès, les pensées envahissantes et omniprésentes et avoir l’impression de revivre l’agression qu’elles ont vécue – « flashback » ou reviviscence;
  • s’isoler, ne plus vouloir aller travailler, ni voir personne, rester au lit;
  • ne pas croire que ça leur est arrivé;
  • avoir une forte émotion en voyant des personnes qui ressemblent à l’agresseur sexuel;
  • se sentir coupables de ne pas avoir crié ou de ne pas s’être débattues, d’avoir accepté une invitation ou d’avoir ouvert leur porte à un inconnu, etc.;
  • avoir l’impression d’être incomprises et seules avec leur problème;
  • etc.

 

D’autres victimes peuvent réagir différemment :
  • être très calmes;
  • être en situation de contrôle;
  • dissimuler leurs émotions;
  • désirer être entourées constamment;
  • reprendre rapidement leurs activités;
  • etc.
Il est important de comprendre que ce sont d’autres façons de réagir au traumatisme. Tout cela peut n’être qu’apparence et peut cacher un volcan d’émotions.

De plus, s’il y a lieu, la victime fera face à des préoccupations d’ordre pratique : soigner ses blessures physiques, passer ou non un examen médical, faire ou non une déclaration à la police, justifier son absence au travail ou à l’école, etc.

 

Les jours ainsi que les semaines qui vont suivre…

la victime émerge peu à peu de la période d’état de choc. Elle désire reprendre ses activités quotidiennes, retrouver ses repères habituels et une vie normale afin de se sentir mieux dans sa peau. Elle se sent soulagée d’être moins obsédée et envahie par ce qui lui est arrivé. Toutefois, elle sent qu’elle est, bien malgré elle, au coeur d’une perturbation intérieure à laquelle elle devra faire face.

 

Certaines victimes peuvent :
  • se questionner sur leur état physique, psychologique et mental;
  • avoir tendance à nier que l’agression sexuelle les préoccupe encore;
  • faire des cauchemars;
  • vivre de brusques changements d’humeur et d’intenses périodes de crise;
  • être ambivalentes au niveau de leurs émotions;
  • sursauter lorsque quelqu’un entre dans la pièce où elles se trouvent ou si on les touche soudainement;
  • ressentir le besoin de partir, de s’éloigner;
  • développer des peurs et des phobies telles que :
    • peur d’être seules;
    • peur de sortir;
    • peur des individus qui ressemblent à l’agresseur sexuel;
    • peur de lieux, d’objets, de sons, de textures, d’odeurs et de toutes autres particularités qui peuvent leur rappeler l’agression sexuelle;
    • etc.

 

Les mois suivants… la victime retrouve en grande partie son calme. Elle reprend ses activités quotidiennes. Toutefois, c’est une phase de réflexion, de remise en question et d’introspection durant laquelle elle peut se sentir loin des autres. Elle souhaite retrouver son autonomie et sa liberté à nouveau.

 

Certaines victimes peuvent :
  • ressentir et exprimer de l’agressivité, de la frustration, de la colère, de la haine et de la culpabilité lorsqu’elles repensent à l’agression sexuelle;
  • être en colère envers ceux et celles qui font preuve d’incompréhension, d’indifférence ou d’injustice à leur égard;
  • avoir l’impression ponctuellement de revivre le crime – « flashback » ou reviviscence;
  • être découragées si elles font encore des cauchemars, si les peurs persistent et si elles se sentent incapables d’avoir des relations sexuelles;
  • remettre en question certaines décisions prises dans le but d’assurer leur sécurité (ex.: déménager, s’éloigner, etc.);
  • modifier leur perception de la vie;
  • être d’humeur plus stable;
  • penser moins au crime, mais rien n’est oublié;
  • éprouver le besoin d’en parler à une personne de leur entourage, une personne de confiance ou une personne qualifiée;
  • etc.

Le fait de subir un tel acte criminel entraîne des réactions et des conséquences qui peuvent affecter le quotidien des victimes, et ce, durant une longue période. Certaines conséquences s’estompent ou s’accentuent alors que d’autres s’installent lentement à l’insu même de la victime. De là l’importance d’aller chercher de l’aide le plus rapidement possible.