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Femmes de la diversité

Depuis toujours, le CALACS est sensible et soucieux de répondre aux besoins de toutes les femmes victimes d’agression sexuelle. Dans les dernières années, la spécificité des besoins des femmes de la diversité et des femmes autochtones nous a interpellées et a favorisé la mise en place d’une approche mieux adaptée à leurs réalités.

Par femmes de la diversité, nous désignons les femmes qui, en raison de leur groupe d’appartenance, sont marginalisées et font face à différentes sources d’oppression et de discriminations (racisme, colonialisme, « capacitisme », lesbophobie, etc.). Tout comme les femmes autochtones, ces femmes font face à un déficit important quant à leurs droits en matière d’égalité, d’accès à des services adaptés à leurs besoins, de sécurité, d’intégrité et d’accessibilité et de participation citoyenne (à la vie sociale et politique). Pour ces raisons, le centre a choisi de porter une attention particulière aux réalités spécifiques des femmes vivant avec un handicap, aux femmes immigrantes et réfugiées, aux femmes racisées, aux lesbiennes et aux femmes autochtones.

Quand on sait qu’environ 85% des femmes réfugiées ont été victimes d’une ou de différentes formes de violence sexuelle dans leur pays d’origine, leur parcours migratoire ou encore dans la société d’accueil;

Quand on sait que les personnes qui ne sont pas hétérosexuelles sont sept fois plus susceptibles de subir une agression (toutes violences confondues) que les personnes hétérosexuelles;

Quand on estime qu’une femme autochtone sur deux subira une agression sexuelle au cours de sa vie;

On croit fermement qu’il faut agir et se donner les moyens de les soutenir en adaptant nos pratiques et notre approche.

Dans ce sens, le centre intervient avec une approche intersectionnelle. Il croit et reconnaît ainsi qu’il y a intersection entre le patriarcat et d’autres systèmes d’oppression, de discrimination et d’exclusion; et que ces différents systèmes agissent l’un sur l’autre simultanément. L’intersection de ces systèmes est propice à l’exploitation des femmes et favorise la violence sexuelle. De plus, elle contribue à un plus grand isolement tant au niveau politique, économique, social, psychologique que géographique ce qui a un impact direct sur leur capacité à prendre part pleinement à la société. Il en résulte aussi des inégalités entre les femmes elles-mêmes. Ce contre quoi le centre veut lutter.

Le centre croit que l’accessibilité des femmes de la diversité et des femmes autochtones aux services et aux activités est cruciale et prioritaire. Leur inclusion au niveau structurel comme militante et comme travailleuse s’inscrit dans nos valeurs d’égalité et d’équité. Des mesures d’accessibilité à l’emploi sont prévues dans notre politique d’embauche.

Source : RQCALACS, Programme de formation en matière d’agression sexuelle dans une perspective « intersectionnelle », mai 2014, p.5-6