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Reconnaître les pièges de l’exploitation sexuelle

L’exploitation sexuelle, c’est quand une personne profite du corps d’une autre à des fins sexuelles en vue d’en tirer un avantage. Le proxénétisme est l’une des formes les plus répandues. Il consiste à forcer une victime à offrir des services sexuels pour en recevoir les revenus.

Environ 80 % des personnes qui se prostituent au Canada ont commencé alors qu’elles étaient mineures, et l’âge moyen d’entrée dans la prostitution se situe autour de 14 ans.

Au Québec, plus du tiers des personnes en situation de prostitution sont mineures. Vu le caractère méconnu de ce milieu, ces données ne sont que la pointe de l’iceberg.

 

Pièges

Certaines personnes s’engagent volontairement dans la prostitution et croient pouvoir offrir temporairement leurs services sexuels, par exemple pour amasser rapidement une importante somme d’argent. Toutefois, ces jeunes sont souvent sous l’emprise d’un exploiteur qui leur retire la plupart de leurs gains et qui fait d’eux des victimes.

Pour recruter sa victime, le proxénète peut, notamment :

  • l’approcher grâce à des amis, à des connaissances communes (bar, centre commercial, sortie de l’école, centre jeunesse) ou encore aux médias sociaux ;
  • la séduire et lui donner l’impression d’entrer en relation amoureuse avec elle ;
  • lui promettre une vie de rêve et de luxe en lui offrant des cadeaux ou des récompenses ;
  • la manipuler en présentant les services sexuels comme une occasion de rembourser une dette.

 

Facteurs de risque

Bien que des personnes de tous les milieux puissent être victimes d’exploitation sexuelle, divers facteurs augmentent les risques. Certaines situations les rendent plus vulnérables aux pièges tendus par les exploiteurs, par exemple :

  • être en conflit avec ses parents ou être en fugue ;
  • avoir une dépendance aux drogues ou à l’alcool ;
  • rechercher l’aventure et les sensations fortes ;
  • vivre de l’isolement social ou de l’exclusion ;
  • avoir vécu des événements stressants, comme une rupture amoureuse difficile ;
  • venir d’un milieu de vie instable, qu’il soit défavorisé ou non ;
  • avoir été victime de mauvais traitements ou de violence sexuelle en bas âge ou dans leur couple.

Les personnes qui quittent leur pays pour s’établir au Québec ou qui quittent leur communauté pour de grandes villes sont des victimes idéales pour les exploiteurs. Elles ne parlent pas toujours français, et parfois difficilement anglais, ont souvent besoin d’argent rapidement, doivent se créer un nouveau cercle social, trouver un endroit où dormir, etc.

Signes à surveiller

Une victime d’exploitation sexuelle a tendance à changer de comportements. Par exemple, elle peut :

  • se désintéresser de l’école et s’absenter fréquemment ;
  • accorder davantage d’importance à son apparence ;
  • posséder de nouveaux objets de valeur de provenance inconnue (cellulaire, bijoux, vêtements) ;
  • avoir un nouveau partenaire amoureux ou de nouveaux amis aux comportements douteux ;
  • changer complètement de routine, sans aucune explication ;
  • rentrer tard ou découcher pendant plusieurs jours ;
  • consommer de la drogue ou de l’alcool ;
  • porter des marques de violence sur le corps.

Si vous observez plusieurs de ces manifestations chez votre jeune ou chez l’un de vos proches, parlez-en avec lui et demandez de l’aide. Il est important de faire preuve d’écoute et d’avoir une approche sans jugement.

Conséquences

La majorité des victimes souffrent du trouble de stress post-traumatique en raison de leur passage dans ce milieu. Elles peuvent notamment ressentir :

  • un sentiment de peur intense, de honte, d’horreur et d’impuissance, accompagné d’un ou de plusieurs malaises physiques ;
  • des retours en arrière (flash-backs) ou des pensées obsessionnelles ;
  • de la détresse, qui se manifeste par de l’anxiété ou de la dépression ;
  • de la difficulté à ressentir certaines émotions, par exemple la tendresse et le désir sexuel ;
  • de la difficulté à se concentrer ou à trouver le sommeil ;
  • de l’hypervigilance, un état d’alerte constant, qui fait que la personne est prête à réagir en toutes circonstances.

D’autres répercussions du passage dans l’industrie du sexe peuvent se faire ressentir à plus long terme, par exemple :

  • de l’itinérance ;
  • des problèmes d’insertion professionnelle ;
  • des problèmes de consommation de substances ;
  • des difficultés dans les relations interpersonnelles ;
  • de la stigmatisation ;
  • du mépris et de la perte d’estime de soi ;
  • etc.

Les personnes qui offrent des services sexuels s’exposent à de multiples dangers. Elles courent notamment de plus grands risques de souffrir d’abus physiques, psychologiques ou financiers de la part de leurs clients et de leurs proxénètes. Leur taux de mortalité est 40 fois supérieur à celui de la moyenne canadienne.

Obtenir de l’aide

Si vous êtes victime d’exploitation sexuelle ou si vous en êtes témoin, demandez de l’aide.
Pour toute urgence, composez le 9-1-1.

La CLES (Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle)

Info-aide violence sexuelle
7 jours sur 7
24 heures sur 24
Partout au Québec : 1 888 933-9007
Service bilingue, gratuit, anonyme et confidentiel