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Mythes et réalités

LE MYTHE

Peu de garçons et d’hommes sont touchés par le problème des agressions sexuelles.

LA RÉALITÉ

La violence sexuelle est principalement un problème de violence faite aux femmes. En ce qui concerne les filles, plusieurs statistiques estiment qu’une fille sur trois (33%) sera victime d’agression sexuelle avant l’âge de 18 ans et qu’un peu plus d’une femme sur trois (34%) le sera après l’âge de 16 ans. Cependant, un grand nombre d’hommes risquent aussi de vivre ce genre d’agression, notamment dans l’enfance. Un gars sur six (17%) vivra une agression à caractère sexuel avant l’âge de 18 ans.


 

LE MYTHE

Les filles qui se font agresser sexuellement sont des filles qui ont de la difficulté à s’affirmer et à dire « non ».

LA RÉALITÉ

Le problème, dans une agression à caractère sexuel, ce n’est pas que la victime n’a pas été capable de dire « non », de se défendre ou de s’affirmer. Le problème, c’est que la personne qui a agressé n’a pas voulu comprendre ce qu’elle exprimait, n’a pas trouvé important de connaître son avis ou d’en tenir compte. La personnalité de quelqu’un ne détermine pas si elle ou il se fera agresser. En fait, il n’y a pas de caractéristique propre aux victimes de violence sexuelle: tout le monde est à risque de subir une agression sexuelle et le simple fait d’être une femme ou un enfant augmente le risque.


 

LE MYTHE

La majorité des personnes qui agresse est de sexe masculin.

LA RÉALITÉ

Les statistiques affirment qu’environ 98% des agressions à caractère sexuel sont perpétrées par des adolescents ou des hommes. Il faut bien comprendre que si la majorité des agressions est commise par des hommes, ce n’est pas la majorité des hommes qui est ou qui devient des agresseurs! L’enjeu n’est pas de savoir qui sont les méchants et qui sont les bons. Ce qui est important, c’est de prendre position contre la violence, qu’on soit une fille ou un gars.


 

LE MYTHE

On peut difficilement reconnaître un agresseur quand on en rencontre un.

LA RÉALITÉ

Contrairement à ce qu’on peut penser, les agresseurs ne sont pas des personnes aux comportements bizarres ou à l’allure louche. Les agresseurs sont bien souvent « monsieur tout le monde », c’est-à-dire une personne qu’on connaît, en qui on a confiance et qu’on aime. Par exemple : le père, un oncle, un cousin, un chum, un entraîneur, un voisin, un ami de mes parents, le nouveau chum de ma mère, l’employeur, un collègue de travail, le frère d’une amie, une personne rencontrée dans un party, etc.


 

LE MYTHE

La personne qui agresse est tellement excitée sexuellement qu’elle ne peut se retenir.

LA RÉALITÉ

Une agression à caractère sexuel, c’est d’abord et avant tout de la violence… et non du désir. Elle ne provient pas d’une envie sexuelle incontrôlable. Ce n’est pas une question d’attirance sexuelle et ce n’est pas une perte de contrôle non plus. C’est une prise de pouvoir de l’agresseur sur la victime. L’agresseur passe par la sexualité pour blesser, mépriser et dévaloriser l’autre personne. La majorité des agressions sont planifiées à l’avance ce qui démontre que l’agresseur est en plein contrôle lorsqu’il agit. De plus, il n’existe pas de caractéristique ou de limitation physiologique qui oblige les hommes à avoir des relations sexuelles ou qui les empêche de s’arrêter. Les hommes et les femmes ont le contrôle sur leur corps !


 

LE MYTHE

Il est possible que quelqu’un m’ait agressée sexuellement même si j’ai déjà eu des relations sexuelles consentantes avec lui dans le passé.

LA RÉALITÉ

Il est possible d’être agressée sexuellement par une personne avec qui on a déjà eu des relations sexuelles consentantes, par exemple notre « chum », notre conjoint, etc.  Lorsque l’on dit « oui » une fois ou à plusieurs reprises pour avoir des relations sexuelles avec une personne, on ne s’engage pas à dire « oui » toujours.  C’est notre choix, chaque fois. D’ailleurs, 1 femme sur 7 est agressée sexuellement au moins une fois par son conjoint.


 

LE MYTHE

La plupart des personnes qui ont vécu une agression sexuelle dénoncent l’agression et portent plainte.

LA RÉALITÉ

La vérité c’est qu’à peine 10% des agressions sexuelles sont dénoncées. C’est donc dire que la très grande majorité des victimes ne portent pas plainte et ce, pour plusieurs raisons : peur de l’agresseur, peur des représailles, sentiment de culpabilité et de honte, peur du jugement des autres, peur du système judiciaire, peur d’avoir à raconter leur agression dans les moindres détails, etc.


 

LE MYTHE

Il arrive souvent que les filles affirment qu’elles ont vécu une agression sexuelle alors que ce n’est pas vrai. Elles font ça pour attirer l’attention ou pour se venger de quelqu’un.

LA RÉALITÉ

Il est faux de croire que la pratique des fausses allégations est très répandue. Cela arrive dans une minorité de cas. Le système judiciaire est très sérieux et sévère dans son étude des dossiers qui seront retenus pour entreprendre des procédures judiciaires. On peut alors présumer que dans ce contexte, les fausses allégations sont vite détectées. De plus, déclarer avoir vécu une agression sexuelle implique souvent de s’exposer aux nombreux préjugés véhiculés dans la société et de faire face à l’incompréhension et aux remarques désagréables de son entourage… ce n’est pas une façon très agréable d’attirer l’attention.


 

LE MYTHE

Après avoir vécu une agression à caractère sexuel, il est impossible de s’en sortir, de vivre une vie satisfaisante et de se sentir bien à nouveau.

LA RÉALITÉ

Les personnes qui vivent une agression à caractère sexuel traversent une des épreuves les plus difficiles… mais pas insurmontables. Ces personnes font preuve de beaucoup de force et de courage. Une agression à caractère sexuel n’empêche pas la personne de continuer à vivre et ne lui enlève rien de ses forces et de ses ressources même si souvent elle-il a l’impression que quelque chose s’est brisé en elle. Avec l’aide, le soutien et le respect des gens qui l’aiment et qui l’entourent, elle retrouvera son énergie et son bien-être.


 

LE MYTHE

Quand une fille dit « non », souvent elle veut dire « oui ». C’est difficile de savoir ce qu’elle veut vraiment.

LA RÉALITÉ

Le « non » d’une fille n’est pas différent du « non » d’un gars. « Non » c’est « non » et ce n’est pas plus compliqué! Lorsqu’une personne nous dit « non » ou encore exprime avec son corps qu’elle ne veut pas en nous repoussant, en figeant ou encore en se raidissant, nous avons la responsabilité de nous arrêter.


 

LE MYTHE

Les filles et les femmes qui sont agressées sexuellement « l’ont bien cherché » par la façon dont elles s’habillent ou leur comportement.

LA RÉALITÉ

L’argument que les femmes « l’ont bien cherché » est souvent utilisé par les agresseurs pour justifier leur comportement. C’est une façon de faire porter la responsabilité du crime à la victime et non à l’agresseur.

Toutes les femmes peuvent être agressées sexuellement dans quasiment n’importe quelle situation, et ce, quels que soient leur âge et leur type physique, Si une femme est victime d’agression sexuelle, ce n’est pas de sa faute. Le seul responsable c’est l’agresseur. Aucune femme ne « cherche » à être agressée sexuellement ni ne le mérite. Quels que soient les vêtements qu’elle porte et l’endroit où elle va, et quelle que soit la personne avec qui elle parle, quand elle dit « non, c’est « non ».  C’est la loi.


 

LE MTYHE

Ce sont majoritairement des homosexuels qui agressent les garçons, les adolescents et les hommes.

LA RÉALITÉ

Il est faux de croire que les homosexuels représentent la majorité des agresseurs sexuels. Ce préjugé provient de la fausse croyance véhiculant que la violence sexuelle est à la base une attirance sexuelle incontrôlable. La violence sexuelle est une question de pouvoir et non d’orientation sexuelle. D’ailleurs, des études ont démontré que la majorité des agresseurs sont des hommes hétérosexuels qui ont une vie de couple et une vie sexuelle active avec des femmes consentantes.


 

LE MYTHE

Les hommes qui agressent sexuellement les femmes sont soit des malades mentaux ou sont en manque sexuel.

LA RÉALITÉ

Les hommes coupables d’agression sexuelle ne sont ni des malades mentaux ni en manque sexuel. L’agresseur est généralement une personne saine d’esprit qui connaît la victime et qui profite de sa relation de confiance ou de sa position d’autorité pour l’agresser sexuellement et ainsi affirmer leur emprise et leur pouvoir sur elle.


 

LE MYTHE

Les hommes de certaines races et de certains milieux sont plus souvent coupables d’agression sexuelle.

LA RÉALITÉ

Les agresseurs sexuels sont de tous les âges et viennent de tous les groupes économiques, ethniques, raciaux et sociaux. La croyance que les femmes sont plus souvent agressées sexuellement par des hommes de couleur ou des hommes de la classe ouvrière est un stéréotype fondé sur le racisme et les préjugés de classe.

L’agresseur sexuel peut être un membre de la famille, le conjoint, un ami, une connaissance, un professionnel (médecins, avocats, etc.) un enseignant, un employeur, un collègue, etc.


 

LE MYTHE

Les personnes qui ont vécu une agression sexuelle sont plus susceptibles de devenir homosexuelles.

LA RÉALITÉ

Contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, on ne devient pas lesbienne ou gai parce qu’on a vécu une agression sexuelle. En fait, c’est plutôt l’attirance physique et émotive pour les personnes du même sexe que nous qui détermine si on est gai, lesbienne ou bisexuelle. L’homosexualité n’est pas une conséquence négative de la violence sexuelle, c’est une autre façon positive de vivre sa sexualité.


 

LE MYTHE

Dans la majorité des cas, les personnes qui agressent ont elles-mêmes été agressées dans leur enfance.

LA RÉALITÉ

On ne peut pas dire que le fait d’avoir été agressé explique ou excuse qu’une personne agresse sexuellement une autre personne. Les victimes d’agression à caractère sexuel sont généralement des femmes, et pourtant, la majorité des agresseurs sont des hommes. La majorité des agresseurs sexuels n’ont jamais vécu d’agression et la majorité des hommes victimes de violence sexuelle n’agresseront jamais à leur tour. Agresser sexuellement une autre personne est un choix que l’agresseur fait et non une conséquence incontrôlable de son passé.


 

LE MYTHE

Il s’agit d’une agression sexuelle seulement s’il y a usage d’armes ou de violence.

LA RÉALITÉ

La définition que donne le Code criminel de l’agression sexuelle comprend un certain nombre d’actes qui vont des attouchements sexuels importuns à la violence sexuelle qui a pour effet de blesser ou de mutiler la victime ou de mettre sa vie en danger.


 

LE MYTHE

Les agressions sexuelles sont le plus souvent commises par des inconnus.

LA RÉALITÉ

Près de 80% des victimes d’agression sexuelle connaissent leur agresseur.


 

LE MYTHE

Le problème des agressions sexuelles a des conséquences uniquement sur la vie des victimes.

LA RÉALITÉ

La violence sexuelle présente dans notre société entraîne des conséquences sur chacune et chacun de nous, peu importe notre sexe ou si nous avons vécu ou non une agression sexuelle. En effet, la peur, l’insécurité, la difficulté à faire confiance aux autres en sont toutes des manifestations. De plus, le problème de la violence sexuelle a aussi de grands impacts sociaux, car il menace la santé, les droits et la sécurité des femmes, c’est-à-dire d’au moins la moitié des membres de notre société. Les agressions à caractère sexuel impliquent qu’il nous faut sans cesse investir du temps, des ressources et de l’argent pour essayer de réparer les torts faits par les agresseurs.


 

LE MYTHE

Même si la violence sexuelle est un gros problème, je ne peux rien y changer.

LA RÉALITÉ

Nous avons bien plus de pouvoir que nous le croyons sur ce problème! La violence sexuelle est un problème social et nous sommes toutes et tous des membres de cette société. Nous pouvons tout d’abord changer de petites choses autour de nous pour nous créer un environnement pacifique et respectueux. De plus, nous avons le pouvoir d’affirmer nos opinions et de nous regrouper pour engendrer des changements plus importants.