Sélectionner une page

Note de Carole : Je vous joins le contenu d’une lettre ouverte du CALACS de Granby qui est parue récemment dans le journal « La voix de l’est » que je trouve fort judicieuse. :

 

La roue qui tourne
Vous avez sûrement vu.

Vous avez sûrement entendu. Nous espérons surtout que vous y avez aussi cru.

Les histoires troublantes des derniers jours concernant les femmes autochtones victimes d’abus de pouvoir, d’agressions sexuelles, de voix de faits, toutes commises par ces hommes de pouvoir. Ces policiers. La liste des hommes de pouvoir agresseurs qui s’allonge encore. (Nous n’utilisons pas le terme «présumé agresseur» parce que chez nous, quand une femme brise le silence, nous la croyons!). Ce qui se passera au tribunal ne nous fera pas changer d’idée…

La population est sous le choc. Encore une fois, il a fallu une intervention médiatique de poids pour que ça bouge. Il a fallu que ce soit un dossier «punch» (des polices) pour qu’on en parle.

Il est là le drame. Le drame de toutes ces femmes victimes d’agressions sexuelles. Pourquoi pensez-vous que les femmes victimes ont besoin de se regrouper pour faire face à cette violence sexuelle? Parce que lorsque nous sommes seules à le dire, dans notre petite famille ou patelin, on ne nous croit pas toujours. Parce que lorsque c’est «juste» un mononcle, «juste» un père ou «juste» un cousin qui nous agresse, ça ne fait pas les manchettes. Pourtant, les blessures sont les mêmes pour toutes les victimes d’agression sexuelle.

Le CALACS tient à soutenir toutes ces femmes autochtones victimes en dénonçant les gestes qui ont été posés à leur endroit… parce qu’elles sont femmes, parce qu’elles sont autochtones. Nous voulons saluer le courage de ces femmes et leur témoigner toute notre reconnaissance au nom de toutes les victimes d’agression sexuelle. Le CALACS tient aussi à rappeler à toutes les femmes qui à la vue ou à la lecture de ces témoignages, se sentent replongées dans leur propre histoire d’agressions sexuelle, que nous sommes là. Parce que si des victimes brisent le silence, il doit y avoir des gens en place pour les soutenir, pour les aider à recoudre leur plaie.
Peut-être vous sentez vous choqué/e, indigné/e, impuissant/e en ce moment avec toutes ces histoires de femmes agressées sexuellement. Sachez que la colère est un bon moteur de changement pour passer à l’action. Il est possible pour chacun de nous de faire changer cette mentalité qu’un homme peut faire ce qu’il veut à une femme/fille/enfant. Peu importe qui il est. Il est temps que l’égalité entre les femmes et les hommes fasse un autre pas en avant. Nous pouvons tous nous opposer à des comportements inadéquats, nous avons le droit de faire ça!

Comme parents, nous pouvons éduquer nos jeunes enfants à respecter les filles/femmes en leur démontrant par nos paroles et nos gestes que c’est important de le faire. Si nous voulons arrêter cette roue qui tourne depuis trop longtemps, et bien il ne faut pas y mettre l’épaule, mais bien des bâtons pour la bloquer, afin de l’empêcher de continuer à écraser des victimes.

Nous espérons que tous ces événements porteront à réflexion et que vous passerez à l’action!

Sophie Labrie
Pour le CALACS de Granby