Regarde ce trou noir engouffrant mes pensées
Au fond de ma mémoire éteinte, exténuée,
Nébuleuse misère implorant le néant
De sauver mon désert de ses sables dormants.
Un éclair invisible en ténébreux silence
Aveugle l’impossible oubli en transparence,
Je cherche mes idées engourdies par le froid
Et mon identité décédée avant moi.
Quand un éclat de rire escamote des larmes
Sous l’ingénu sourire inconsistant, le charme
Se perd à volonté à perdre ma raison
Orpheline emportée vers un sombre horizon.
Ce moi que je supplie ne m’as pas répondu
Me laissant dévastée, le souvenir confus
D’avoir un jour été quelqu’un d’autre tourmente
Ce fantôme à mes pieds, mon ombre permanente.
Manon Huot