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Mot de Carole : Je suis vraiment désolée de n’avoir pas pu vous faire part de l’article de Sophie qui faisait état de son expérience de stage au CALACS Châteauguay. Les raisons sont nombreuses : il fallait finaliser le site Internet et ensuite concevoir les bulletins à partir de ce nouveau moyen, ce qui a demandé du temps et un autre temps pour se familiariser avec la nouvelle technologie. Par ailleurs, même si un certain temps s’est écoulé, son texte n’en demeure pas moins pertinent. Je vous le présente donc.

C’est avec beaucoup d’émotions que j’écris ce bilan de mon expérience de stage au CALACS de Châteauguay. Au cours des 7 derniers mois, j’ai vécu de grands moments au sein de l’organisme et ces expériences me seront très certainement utiles dans la poursuite de mon parcours professionnel, mais aussi dans la poursuite de mon cheminement personnel.

Certains moments clés ont marqué mon parcours. Dans un premier temps, la mise en place d’un programme d’intervention sexologique pour les femmes vivant avec une déficience intellectuelle et ayant vécu une agression à caractère sexuel a été une expérience tellement enrichissante. Les femmes ont apprécié de se joindre à un groupe, elles ont aimé faire la connaissance de d’autres femmes ayant sensiblement le même vécu qu’elles, mais surtout, elles ont eu un espace pour briser le silence entourant les agressions sexuelles qu’elles ont vécues. Juste pour cela, je crois que l’on peut dire mission accomplie.

L’implication auprès des jeunes a aussi été au cœur de mes interventions à titre de stagiaire au CALACS. J’ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer près de 500 élèves du secondaire dans le cadre du programme d’intervention Jeunes en Action contre la Violence sexuelle (J’AVISE). Les échanges que j’ai eus avec eux me confirment la pertinence de nos interventions auprès de cette clientèle. Malheureusement, ces animations en classe m’ont confirmé que plusieurs préjugés par rapport aux agressions sexuelles sont toujours présents dans le discours populaire. Toutefois, ces jeunes font preuve d’une grande sensibilité et d’une ouverture face à la problématique des agressions sexuelles. Par ailleurs, je crois qu’ils apprécient notre présence puisque nous parlons franchement d’un problème qui n’est ni abordé à l’école et ni à la maison. Bref, j’ai été choyée de permettre à ces jeunes de partager leurs questionnements face aux agressions sexuelles et surtout de leur avoir apporté des réponses permettant de prendre position contre la violence sexuelle.

Enfin, il s’agit d’un exercice difficile de résumer en une page seulement, l’étendue des grandes joies que j’ai pu vivre avec l’équipe des travailleuses du CALACS. J’ai été accompagnée par des femmes généreuses, passionnées et surtout engagées fermement dans la lutte à la violence sexuelle faite aux femmes. Leur dévotion m’a inspirée et continuera de m’inspirer pour plusieurs années encore. Je tiens aussi à saluer le courage de toutes ces femmes qui ont franchi la porte des bureaux du CALACS pour briser le silence entourant les agressions sexuelles. Vous êtes inspirantes et vous me donnez espoir qu’un jour, à force de dénoncer et de refuser d’être faibles face à ceux désirant notre oppression, nous serons plus fortes, plus unies et bien en selle pour construire un monde égalitaire.

Je garderai un très bon souvenir de mon passage au CALACS, merci de m’avoir accueillie parmi vous et merci de m’avoir permis de grandir en tant que femme.

Sophie Bolduc