J’avais 10 ans
au moment où j’ai levé ma main
pour demander une explication d’un problème mathématique
et que tu as frotté ton pénis sur mon épaule.
J’avais 10 ans quand tu m’as fait du frotteurisme.
J’avais 11 ans
au moment où tu m’as forcée à coucher
avec ma meilleure amie sur la table de billard
devant ta famille et tes amis.
J’avais 11 ans quand tu m’as intimidée,
exploitée et harcelée sexuellement avec ton cousin.
« Fais-moi pas honte. »
J’avais 13 ans
au moment où tu m’as dit de ne pas m’inquiéter,
quand tu m’as insultée et détruite,
que tu m’as mise enceinte et quand tu m’as dit de ne pas parler.
J’avais 13 ans quand tu m’as violée.
« Je le sais que t’aimes ça, salope. »
J’avais 13 ans
au moment où j’ai perdu cet enfant.
J’avais 13 ans quand j’ai fait le plus gros deuil de ma vie.
« C’est pas grave, c’est mieux comme ça. »
J’avais 13 ans, 14 ans, 15 ans et 16 ans
au moment où vous m’avez échangée
contre des relations sexuelles pour payer mes dettes.
J’avais entre 13 et 16 ans quand vous m’avez exploitée sexuellement.
« Câlisse que t’es belle, t’es tellement chaude. »
J’avais 16 ans
au moment où tu m’as dit de ne pas crier
quand j’étais couchée sur le plancher de la cuisine
en m’utilisant comme un vieux chiffon.
J’avais 16 ans quand tu m’as violée.
« Ferme ta yeule salope, ton oncle est à côté. »
J’avais 16 ans
au moment où tu as frotté ton pénis sale
dans mon visage au métro Mont-Royal.
J’avais 16 ans quand tu m’as fait du frotteurisme.
« Ben voyons chérie, prends-le pas comme ça. »
J’avais 17 ans
au moment où tu as pris avantage
de mon amie et moi saoules sur le sofa.
J’avais 17 ans quand tu nous as fait des attouchements sexuels.
« Elles s’en souviendront pas bud. »
J’avais 17 ans
au moment où tu es arrivé dans la salle de bain
en m’obligeant de mettre ton pénis
et m’ordonner un trip à trois avec mon ami Simon.
J’avais 17 ans quand vous m’avez violée.
« J’m’ennuyais de toi la cousine, ça été toute une expérience. »
J’avais 18 ans
au moment où tu m’as chargée trop cher pour un tattoo
J’avais 18 ans quand tu m’as violée.
« Comment tu vas payer si t’as pas d’argent hein? Viens ici, la porte est barrée. »
J’avais 19 ans
au moment où tu m’as amenée dans les toilettes
de la Petite Grenouille en me disant de belles paroles.
J’avais 19 ans quand tu m’as fait des attouchements sexuels.
« Des filles comme toi c’est rare. Ce sera pas long. Promis. »
J’avais 20 ans
au moment où t’étais saoul,
que j’ai dû arrêter de parler et te laisser faire.
J’avais 20 ans quand tu m’as violée.
« C’était par amour. »
J’avais 21 ans
au moment où tu m’as amenée chez toi pour diner dans ton loft.
J’avais 21 ans quand tu m’as violée et battue.
« Ça t’apprendra à faire confiance aux étrangers criss de conne. »
J’avais 22 ans
au moment où tu m’as retrouvée.
J’avais 21 ans quand tu m’as violée pour la deuxième fois.
« Va-t’en pas trop vite ma belle, je t’ai pas oubliée. »
J’avais 23 ans
au moment où tu m’as ajoutée sur Snapchat
pour me trouver sur le GPS dans un magasin.
J’avais 23 ans quand tu m’as fait des attouchements sexuels.
« Depuis le temps que j’attends ça. Je te suis depuis 3 mois. »
J’avais 24 ans
au moment où tu m’as aimée, quand tu m’as frappée
en m’ordonnant d’arrêter de pleurer.
J’avais 24 ans quand tu m’as violée.
« I’m the one who leads here bitch. »
J’avais 24 ans
au moment où tu m’as empoignée les fesses et mordu le cou.
J’avais 24 ans quand tu m’as fait des attouchements sexuels.
« Ben là, t’étais placé comme si tu le demandais. C’était trop facile. »
J’allais avoir 25 ans
au moment où j’étais en crise de stress post-traumatique (SPT)
et tu as pris mon vibrateur pour l’enfoncer dans mon vagin
en pensant que ça allait être drôle.
J’avais 25 ans quand tu m’as fait des attouchements sexuels.
J’ai 25 ans
au moment où je réalise qu’on m’a manqué de respect.
J’ai 25 ans quand je réalise
que je me suis moi-même manqué de respect.
J’ai 25 ans
au moment où je réalise
que je dois prendre soin de 15 ans de traumas.
J’ai 25 ans quand je me mets en route
vers une vie de bienveillance envers moi.