La vague de dénonciation des dernières semaines, au Québec plus particulièrement, a sans aucun doute fait éclater le statut quo social entourant la problématique de la violence sexuelle. Le CALACS Châteauguay est heureux de constater la tournure des évènements qui augure vers des changements positifs pour les victimes et survivantes d’agression à caractère sexuel, ne serait-ce que de briser le tabou et la tolérance sociale à l’endroit de la violence sexuelle. Le centre souhaite que ce climat social soit favorable aux dévoilements d’agressions sexuelles et encourage les victimes à demander de l’aide. De plus, le CALACS a l’espoir de voir se concrétiser des actions concrètes par le gouvernement pour répondre aux grands besoins d’aide, de prévention et de lutte contre les agressions sexuelles.
En ce sens, suite à l’annonce du 1M$ par le gouvernement libéral, nous voulons réitérer qu’il s’agit d’une mesure palliative à un problème de fond plus permanent : le besoin d’augmentation de notre financement de base à la mission – PSOC. Quoi qu’il en soit, une partie de ce fond d’urgence nous est d’un grand soutien dans le contexte actuel où il y a un déferlement de dénonciations et par conséquent, de demandes d’aide sans compter la hausse des demandes d’animation dans les écoles secondaires de notre territoire.
Concrètement, entre le 16 octobre et le 26 octobre, le CALACS a connu une hausse de 157% de ces demandes d’aide, de soutien, d’information par les victimes et leurs proches et de 400% en matière de prévention. Nous travaillons à répondre le mieux et le plus rapidement aux demandes mais les délais liés à l’offre de nos services s’allongent… passant de 3-7 jours à 14-21 jours. Nous sommes préoccupées de cette situation (qui se veut d’ailleurs similaire pour l’ensemble des CALACS au Québec), notamment puisqu’il n’est pas souhaitable de faire attendre des victimes et des survivantes de violence sexuelle au moment crucial de leur dévoilement. Ainsi, le centre fait pression, en soutien à notre Regroupement québécois des CALACS, afin que nous puissions avoir ce soutien financier de la part du gouvernement pour faire face à cette conjoncture. De plus, nous revendiquons une réponse sociale efficace au phénomène omniprésent de la violence sexuelle, qui inclue nécessairement une stratégie de prévention. Les CALACS ont mis sur pied un programme complet, Empreinte- agir ensemble contre les agressions à caractère sexuel, basé sur les meilleures pratiques des centres et construit en collaboration avec des chercheures de l’UQAM, qui nous croyons constitue une partie de la réponse au problème social que sont les agressions sexuelles.
En terminant, nous saluons le courage de toutes les personnes qui brisent le silence.