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Alors nous voilà, nous sommes à un point de non-retour, ça fait trente-huit ans que nous sommes ensemble. Je suis allez en thérapie une première fois parce que tu commençais à partir et que mes souvenirs refaisaient surface. Je t’en ai voulu parce que j’ai oublié certaines parties de ma vie et je voulais me souvenir, mais ça ne revenait pas. Je suis de retour en thérapie et je réalise que tu t’en vas. Je me sens triste et un peu désemparée, car il faut que j’apprenne à vivre sans toi. Tu as été très bonne pour moi dans des moments très difficiles et je me suis accrochée à toi comme à une bouée ce qui n’a pas été très bon, car je n’ai pas évolué.

Maintenant, j’ai 43 ans et tu t’en vas, c’est comme si tu me disais que je n’ai plus besoin de toi et que je suis assez forte pour continuer seule. Il y a des fois où j’essaie de me servir de toi, mais tu ne reviens pas. Je n’essaie plus de me souvenir de ce que j’ai oublié et je t’en remercie, c’est correct comme ça. Si tu l’as mis si loin, je pense que c’est mieux comme ça. Mon enfant en moi est un peu triste, mais je crois que ça va aller, tranquillement, un jour à fois j’avance et je guéris mes blessures. Je n’avais pas réalisé le bien que la thérapie avec le CALACS m’avait fait, mais maintenant je vois la différence entre l’ancienne Anne-Marie et la nouvelle. Je voudrais te dire « Je vais t’appeler », mais je pense que tu ne seras pas là. Merci beaucoup, bye !

Anne-Marie