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Je vous écris ce témoignage sans lunettes (dont j’ai pourtant tant besoin). Je vous écris avec les yeux du coeur.

Parce que j’ai 45 ans je dois employer le mot renaître, mais honnêtement naître exprimerait d’avantage mon sentiment intérieur c’est ici que je suis venue au monde accompagnée de sages-femmes dans des heures de souffrance, passage obligatoire semble-t-il. Je suis maintenant NUE, j’ai déposé bien tranquillement ce qui me couvrait telle une chenille qui devient un papillon, est-ce que le papillon naît ou renaît, il était une chenille, il est maintenant papillon. Je peux vous décrire ce qui me couvrait tels la honte, le contrôle, l’isolement et j’en passe, mais surtout les DÉPASSE maintenant puisque je les ai déposés et que je m’envole. Il n’est pas toujours facile de se voir ainsi découvert c’est aussi très paniquant de penser à se présenter ainsi à ceux que l’on aime depuis longtemps. Ce soir je quitte cette salle des naissances ou de transformation, consciente d’y laisser cette enveloppe qui me protégeait, une enveloppe que je pleure, une enveloppe devenue beaucoup trop petite une enveloppe qui m’empêchait de respirer, une enveloppe que je ne peux plus sentir. Je suis sortie de cette enveloppe, mais encore malhabile avec mes ailes, quelques fois j’oublie de m’en servir, je reprends la position que j’avais dans l’enveloppe.

Sûrement que les papillons voient le jour sur un bouleau, car c’est tout un travail que de se redéfinir dans nos sentiments, nos valeurs, nos priorités, oui tout un boulot.

Je ne sais pas qui tu es, je ne peux pas te dire si je viens de naître ou de renaître, mais ce que je t’assure c’est que c’est le plus beau cadeau de ma vie, je respire, je respire l’air qui est quelques fois chaud, quelques fois froid, humide ou sec, mais je le respire.

Malou