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Les drogues du viol

Différents moyens de coercition peuvent être utilisés par les agresseurs sexuels, qui n’utilisent pas que leur force physique pour contraindre leur victime. C’est parfois le chantage ou la manipulation qui sont utilisés pour contraindre leur proie et d’autres fois, ils utilisent des substances chimiques (drogues, alcool ou médicament)pour s’assurer que celle-ci n’opposera pas de résistance. C’est à ce moment que nous parlons d’utilisation de drogues du viol. Du nombre d’agressions sexuelles rapportées au Québec, environ 15% seraient liées à l’utilisation de ces substances1 et plusieurs aspects sont à considérer lorsqu’on parle de ce phénomène.

 

Pourquoi l’agresseur utilise les drogues du viol ?
  1. Les agresseurs qui choisissent d’utiliser ces drogues le font pour différentes raisons, mais n’ont qu’un seul but : pouvoir agresser une victime qui n’opposera pas de résistance, en raison des effets de la substance.
  2. Ces substances sont toutes solubles (peuvent être dissoutes dans un liquide), incolores et inodores, de sorte que la victime ne peut les détecter. Différentes drogues peuvent être utilisées, mais la majorité sont peu chères, relativement faciles d’accès et simples d’absorption.

 

Quels sont les effets ?

Considérant que différentes drogues peuvent être utilisées dans le but d’abuser d’une personne, il est important de mentionner que des variations sont présentes lorsque nous observons les effets présents chez les victimes. Cependant, certaines généralités sont omniprésentes, peu importe la substance utilisée. Généralement, les premiers effets apparaissent dans les 20 à 30 minutes suivant l’absorption du composé chimique et peuvent durer jusqu’à 12h.

Les principaux symptômes sont :

  • Sensation d’avoir trop consommé d’alcool;
  • Perte de vision et d’équilibre;
  • Perte de contact avec la réalité;
  • Bouffées de chaleurs, frissons, nausées;
  • Altération du jugement et perte de conscience;
  • Sensation de calme ou d’euphorie;
  • Absence d’inhibition, confusion;
  • Perte de mémoire.

Suite à ces effets, il est possible de tomber dans un état confusionnel, d’amnésie et comateux. De façon générale, la victime se réveille dans un environnement, une situation ou un sentiment qui laisse croire qu’une agression a eu lieu. Cependant, la victime est incapable de s’en rappeler. Il est fréquent d’observer que le dernier souvenir présent est souvent la consommation d’une boisson.

 

Quels sont les drogues utilisées ?

Il existe environ une quarantaine de substances qui sont utilisées à cette fin, en voici les plus fréquentes :

  • L’alcool est la première drogue utilisée pour contraindre une autre personne;
  • Le GHB (drogue du viol, GH, liquid ecstacy, liquid X, fantasy, scoop). Il est vendu sous forme de poudre, de liquide, de capsule ou de granulés à dissoudre;
  • La Kétamine (spécial K, vitamine K, ket, ketty, ké.). On la retrouve sous forme de comprimés ou de capsules;
  • Le Rohypnol (la rocha, roche, ropes, roofies, roples, ruffles, rophies) C’est un comprimé blanc, un peu plus petit qu’une aspirine;
  • Les autres benzodiazépines (Xanac, Lectopam, Rivotril, Valium, Ativan, Sérax, Halcion, etc.). Ce sont des comprimés de différentes tailles et couleurs.

 

Comment prévenir ?

Pour les individus :

  • Toujours garder un œil sur son verre;
  • Ne jamais boire dans un verre que nous avons laissé sans surveillance;
  • Boire uniquement à partir de consommation non débouchée, surtout lors de soirée publique;
  • Ne pas boire les punchs présentés dans de grands bols (mesure basée selon des cas recensés sur des campus universitaires);
  • Ne pas accepter de verres offerts par des inconnus;
  • Se fier à son instinct et à sa capacité de se protéger;
  • Ne pas accepter d’être raccompagnée par un inconnu;
  • Conserver assez d’argent pour pouvoir prendre un taxi, au besoin;
  • En cas de malaise ou d’inquiétude, en parler à un ami ou à quelqu’un de confiance.

Pour l’entourage :

  • Sortir et revenir en groupe;
  • Prendre soin l’un de l’autre;
  • Porter attention aux comportements de ses amis, en cas de doute, accorder une attention et une protection constante à la personne;
  • Nommer un observateur ou une observatrice au sein du groupe afin de porter une attention particulière aux autres;
  • Même si une amie dont le comportement nous apparaît suspect nous demande de la laisser tranquille, porter tout de même une attention particulière;
  • Ne pas laisser votre amie rentrer seule à la fin de la soirée;
  • Se rappeler qu’il vaut mieux intervenir soi-même que de se fier aux autres.

Pour la société:

  • Toute personne responsable d’une soirée ou d’un établissement porte la responsabilité de la sécurité de sa clientèle;
  • Toute personne responsable d’une organisation visant à informer, éduquer, responsabiliser ou protéger la population doit savoir ce qu’il advient des « drogues du viol » et des mesures à promouvoir en matière de protection et de prévention;
  • La promotion des valeurs de solidarité et de protection entre les individus peut faire toute la différence;
  • Ne pas avoir peur d’offrir de l’aide à une personne que nous ne connaissons pas, si l’on a des doutes.

    1. (2007). Drogues du viol, mythe ou réalité?
    2. (2011). Drogue du viol. [en ligne]